Chers amis,

Dans notre tradition, il n’y a pas de place pour les dogmes, aucun.

Les paroles des Bouddhas et des Patriarches, ce ne sont que des outils, des moyens au service de la Voie, favorisant l’éveil. Ne laissons pas les mots se coller sur notre langue, et ainsi se figer pour l’éternité ce qui a vocation à se renouveler, évoluer comme la nature au fil des saisons.

Un jour, un disciple demanda à son maître s’il surveillait ses étudiants pour vérifier s’ils se conformaient bien aux préceptes.

Le maître répondit :

« Je ne prête aucune attention au fait de savoir si vous appliquez ou non les préceptes. J’observe simplement votre manière d’être les uns avec les autres. »

Cette réponse ne signifie pas qu’il ne prête pas attention aux préceptes, bien au contraire, mais sa façon n’est pas dogmatique.

Ce qui est important, c’est la chose réelle ; en regardant les manières de ses étudiants c’est la totalité de chacun qui lui importe.

Respecter les préceptes n’est pas suffisant, ce n’est que la moitié du chemin, c’est seulement tirer une pauvre fierté de les suivre.

Il faut faire un pas de plus, aller au-delà, jusqu’à la racine ; se diriger vers le lieu où nous ne pouvons plus les enfreindre, plutôt que demeurer là où il ne faut pas les transgresser. Si le but n’est que « ne pas les transgresser », nous transformons ces préceptes en dogmes. Il ne faut pas oublier la vie, et donc pratiquer les préceptes de manière vivante.

Cette façon de pratiquer est fuse, don, douceur de la Voie.

De mon âme à ton âme.